La lutte contre le coronavirus s'est développée prioritairement au niveau de chaque Nation et souvent même de façon décentralisée à l'intérieur de chacune d'entre elles pour s'adapter à des situations locales différentes. Ceci est conforme à la loi puisque la santé est encore de la seule responsabilité des Etats. Il a même fallu revenir provisoirement sur diverses dispositions européennes telle que la fermeture des frontières. Il ne faudrait pas en conclure que l'Europe a été absente dans ce combat majeur.
A travers ses différents organes : Banque Centrale Européenne, Banque Européenne d'Investissement, Commission Européenne, son aide, sous différentes formes, est à ce jour de 2 770 milliards d'euros répartis entre plusieurs objectifs : lutte contre le virus, aide aux catégories de population les plus touchées et préparation d'une relance économique.
Par ailleurs, dans ce contexte difficile, de récentes propositions pourraient constituer de nouvelles étapes sur la voie d'une plus grande solidarité et d'une meilleure intégration européenne.
Angela Merkel et Emmanuel Macron ont proposé que la Commission soit autorisée à emprunter 500 milliards pour aider les pays membres qui ont le plus souffert de la crise, cet emprunt étant remboursé par tous les membres de l'Union.
La Présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, pour sa part, a proposé dans le même esprit, un emprunt de 750 milliards dont 500 milliards seraient affectés sans contrepartie sous forme de subvention aux pays qui en ont le plus besoin et 250 milliards qui leur seraient prêtés contre remboursement à long terme. Il ne s'agit pour l'instant que de propositions.
Par ailleurs, à ce jour aucun accord n'a pu être trouvé entre tous les pays de l'Union sur le projet de budget européen pluriannuel pour les années 2021 - 2027.
L'ensemble de ces décisions devront être prises à l'unanimité des Etats de l'Union. Les pays dits «frugaux», c'est-à-dire les pays nordiques, l'Autriche et les Pays-Bas accepteront-ils de franchir ce pas qui permettrait à l'Europe d'avancer sensiblement sur la voie d'une Europe plus solidaire et plus intégrée ?
Pierre BERNARD-REYMOND